Le 23 mars 2022 dans la cour d’honneur…
Avant les travaux de réfection de l’établissement, la cour d’honneur était un carré presque parfait rythmé par quatre cerisiers du Japon Prunus sertulata plantés à quelques mètres de ses sommets et, en son centre, un parterre de rosiers Lili Marleen d’un rouge vermillon si caractéristique, qui donnait une touche haute en couleur durant la longue floraison.
Avec les travaux de modernisation du lycée, deux spécimens de cerisiers furent abattus pour la construction des issues de secours, lesquelles préservaient tout de même la symétrie. Puis un bouleau fut planté sans prise en compte de l’axe de symétrie, rompant ainsi l’harmonie, malgré la suggestion de le repositionner correctement.
Lorsque fut créé le jardin pédagogique, il fallu résoudre ce dilemme : qu’est-ce qui, de la symétrie ou de l’arbre, allait nous servir de boussole ? Décision fut prise de privilégier le vivant : c’est ainsi que les plates-bandes aux formes géométriques régulières, répondant à l’architecture du lycée, tournent autour du bouleau.
Les terrassements lors des travaux ont hélas été fatals à l’un des cerisiers qui n’est plus reparti : il était bel et bien mort. Durant quatre ans, il a alternativement servi de tuteur pour des pieds de kiwis – qui n’ont pas supporté la sécheresse estivale et ont aussi rendu l’âme – puis un pied de houblon qui a subi le même sort. Seul, l’ail des ours semblait apprécier son ombrage et son humus.
Ensuite, furent plantés un premier pommier commémoratif de Monsieur Portenaere puis deux autres ainsi qu’un cognassier, complétés par trois groseilliers, des framboisiers ainsi que des ceps de vigne avec la bénédiction de l’arbre mort toujours debout, comme pour nous rappeler son lustre d’antan.
Puis vint la tempête de février : elle fragilisa sa structure. Jugé dangereux, décision fut prise de l’abattre et d’interdire l’accès à la cour d’honneur par mesure de précaution, le temps que le semi-abattage soit exécuté le 23 mars. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un tronçon et quelques branchages pour accueillir la biodiversité et le faire rentrer dans le cycle de la vie.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme…
à suivre !
Epilogue inattendu : lors du 2e épisode de tempête le 7 avril suivant, c’est un beau tilleul bien vivant qui s’est abattu de tout son long dans l’ancienne « cour du petit lycée » heureusement sans faire de dégât. Cette cour n’est heureusement pas ouverte aux élèves. Là encore, c’est probablement le passage de lourds engins de chantiers lors des travaux qui a fragilisé le réseau racinaire.